Charles Henri Cordier, fils d'un pharmacien, naît à Cambrai en 1827. Après des études de dessin à l'école communale de Cambrai, il entre dans l'atelier du sculpteur Louis Victor Bougron (1798 1886) où il apprend le modelage.
En 1844, Charles Henri Cordier suit Bougron à Paris et travaille dans un atelier de sculpture d'ornement et, le soir, suit les cours de la Petite Ecole. Puis, en 1846, il entre à l'Ecole des Beaux Arts de Paris qu'il quitte très vite pour l'atelier de François Rude (1784-1855), son maître. Il modèle le portrait d'un esclave noir affranchi, devenu modèle professionnel, "Seïd Enkess", rencontre qui orientera sa carrière.
En 1851, Charles Cordier reçoit sa première commande d'Etat : le buste du Cardinal Giraud. Cette année là il épouse Félicie Berchère qui lui donne 5 enfants. De cette époque datent les bustes d'un couple de chinois, "la Vénus Africaine" et la "Vierge des eaux".
Dés 1853, Charles Cordier entreprend des voyages en Afrique du Nord où il étudie du point de vue de l'art les différents types d'indigènes. Il devient sculpteur ethnographe, doué d'un grand talent d'observation et remarqué par ses sculptures réalistes de noirs ou orientalistes, dans une période où se développait l'Empire colonial français en Afrique.
En 1857, il présente 18 bustes dont 12 sont des études d'Algériens. Il expose pour la première fois l'association marbre, onyx et bronze.
En 1858, Charles Cordier part en Grèce pour modeler différents types ethniques rencontrés dans les pays traversés. Il devient membre de la Société d'Anthropologie. Plus tard, il part en mission en Egypte grâce à une allocation de l'Etat. Commandes et expositions se multiplient.
Séparé de sa femme, il vend sa maison de Nice vers 1904 et s'établit à Alger où il meurt en 1905.
Quelques oeuvres :
- Seïd Enkess (buste, 1847),
- Nubien (Musée des Beaux-arts André Malraux, Le Havre, 1848),
- Nègre de Tombouctou (Salon de 1850),
- Vénus Africaine (Salon de 1852),
- Le cardinal Giraud, archevêque de Cambrai (Musée de Cambrai, Salon de 1852),
- La nymphe des eaux (Musée de Douai, Salon de 1853),
- Jean-Baptiste (Saint-Jacques, Paris, vers 1854),
- Nègre du Soudan (Musée d'Orsay, Paris, 1856),
- Mulâtresse, prêtresse à la fête des fèves (Salon de 1857),
- Arabe d'El Aghouat (bronze, onyx et porphyre, Musée d'Orsay, Paris, 1856),
- Maréchal Gérard (Verdun, 1856),
- Danseuse mauresque (1857),
- Danseuse juive (1859),
- Jeune fille grecque (buste, 1860),
- Capresse des colonies (marbre et onyx, Musée d'Orsay, Paris, 1861),
- Triomphe d'Amphitrite (1861),
- Femme juive algérienne (1863),
- Général Fleury (1863),
- Fellah, costume de harem (Exposition universelle de 1867),
- Prêtresse d'Isis jouant de la harpe (Salon de 1874),
- Christophe Colomb. (buste en plâtre, Salon de 1878),
- Amiral Courbet (Salon de 1886),
- Le général Boulanger (Salon de 1887),
- Sainte Clotilde (Eglise de Sainte Clotilde, Paris).