La vocation précoce de Jean Bernard Duseigneur, dit Jehan Duseigneur, peut s'expliquer par le métier de son père, Claude Bernard Duseigneur, qui est bronzier. Jean Bernard Duseigneur entre à l'âge de 14 ans aux Beaux-arts et devient successivement l'élève de François Joseph Bosio (1768-1845), Louis Dupaty (1771-1825) et Jean-Pierre Cortot (1787-1843). A 16 ans, il se voit attribuer la "troisième médaille" de l'Ecole des Beaux-Arts.
L'enseignement que reçoit Jehan Duseigneur est classique car François Joseph Bosio a été un élève de Canova. Cependant, il s'éloigne de l'école classique, en cherchant dans le Moyen Age chevaleresque et chrétien des inspirations nouvelles. Il suit avec un grand intérêt les leçons d'anatomie et montre un attrait pour les formes dictées par la nature, ce qui sera l'une des caractéristiques des romantiques.
Jehan Duseigneur présente "Roland furieux" au salon de 1831, considéré comme le véritable premier salon romantique de la sculpture. Grâce à cette oeuvre, qualifiée de nos jours comme la première sculpture romantique, il acquiert la célébrité et devient l'un des plus grands sculpteurs romantiques français. Ses sujets de prédilection sont l'histoire et les légendes médiévales.
Abandonnant une carrière prometteuse de sculpteur romantique, Jehan Duseigneur se tourne rapidement et presque entièrement vers l'art chrétien : production d'oeuvres religieuses, décoration d'édifices religieux. Le reste de son activité est consacré à la réalisation de bustes et de médaillons... Il fonde en 1842 l'Ecole Chrétienne de sculpture et devient membre et sociétaire de la Société de Saint-Jean (fondée par Lacordaire en 1839) qui voulait renouveler la pensée catholique en associant les arts et le christianisme.
Ses activités d'érudit en font un historien de l'art ayant un grand impact au XIXe siècle.
Quelques oeuvres :
- La Mort d'Hercule (1828),
- Roland furieux (bronze, Musée du Louvre, Paris, 1831),
- Gérard de Nerval (médaillon, square Saint Jacques, Paris, 1831),
- Théophile Gautier (médaillon, Musée du Louvre, Paris, 1831),
- Une larme pour une goutte d'eau (plâtre, 1833),
- L'archange saint-Michel vainqueur de Satan (Salon de 1834),
- La Conversion de Saint-Augustin (église de Notre-Dame-des-Victoires, Paris, Salon de 1835),
- Le marquis de Castelnau, maréchal de France (1838),
- Dagobert, roi des Francs (Château de Versailles, Salon de 1839),
- Sainte-Agnès (église de la Madeleine, Paris, 1839),
- Saint François d'Assise (église Sainte-Elisabeth, Paris, 1847),
- Montesquieu (Salon de 1850),
- Saint Léonard (Tour Saint-Jacques, Paris, 1856),
- Les Beaux-Arts (Palais du Louvre, Aile Mollien, 1857),
- Un Berger (Palais du Louvre, Grande Galerie, 1857),
- Crucifiement (église Saint-Roch, Paris, 1857-1862),
- La mort de Saint Joseph (Salon de 1865).