Fils d'un forgeron de Dijon, François Rude suit dans sa ville natale les cours de l'Académie de dessin de François Devosge. A partir de 1809, il s'installe à Paris pour se former à l'École impériale des Beaux-Arts. Elève de Pierre Cartellier (1757-1831), il obtient le Grand Prix de Rome en 1812 pour "Le Berger Aristée pleurant la perte de ses abeilles".
A la Restauration, François Rude suit son protecteur républicain et bonapartiste, le Dijonnais Louis Frémiet, frère du sculpteur Emmanuel Frémiet, à Bruxelles et y reste une douzaine d'années. Là, il travaille pour l'architecte Van der Straeten et réalise notamment des bas-reliefs pour le palais de Tervueren. En 1821, il épouse Sophie Frémiet, la fille de Louis Frémiet.
De retour à Paris en 1827, François Rude recueille un énorme succès avec "Mercure rattachant sa talonnière" et son "Petit Pêcheur napolitain" qui lui apportent la notoriété. Il obtient la commande d'un haut-relief pour l'Arc de Triomphe de la place de l'Etoile à Paris, "Le Départ des volontaires de 1792". Inaugurée en 1836, elle devient "La Marseillaise", la plus célèbre de ses œuvres.
Vouant une grande admiration à Bonaparte, Rude glorifie dans ses principales œuvres, surtout après 1840, les héros bonapartistes et républicains. Il introduit dans la sculpture un naturalisme novateur. Ses compositions, alliant un sens de la mise en scène et une dramatisation des sentiments, en font un artiste qui a assuré la transition entre le néoclassicisme et le romantisme. Jean Baptiste Carpeaux et Charles Cordier furent ses élèves.
Le musée Rude lui est consacré à Dijon, sa ville natale, dans le transept de l'église Saint-Étienne.
Quelques œuvres :
- Thésée recueillant les armes de son père (Musée du Louvre, Paris, 1806),
- Génie ailé immolant un taureau (Musée des Beaux-arts de Dijon, 181l),
- Le Berger Aristée pleurant la perte de ses abeilles (ronde-bosse en plâtre, 1812),
- Joseph Jacotot (Musée des Beaux-arts de Dijon, 1816-1820),
- Mercure rattachant sa talonnière (Musée du Louvre, Paris, 1827),
- Vierge immaculée (église Saint-Gervais - Saint-Protais, Paris, 1827),
- La Pérouse (buste, Musée de la Marine, Paris, 1828),
- Le comte de La Pérouse, chef d'escadre (Salon de 1831),
- Petit Pêcheur Napolitain jouant avec une tortue (Musée du Louvre, Paris, 1833),
- La Marseillaise ou Le Départ des volontaires de 1792 (Arc de triomphe, Paris, 1835),
- Prométhée animant les Arts (bas-relief, Palais Bourbon, Paris, 1837),
- Louis David (buste, Musée du Louvre, Paris, 1838),
- Louis d'Armagnac, duc de Nemours, vice-roi de Naples (Château de Versailles, 1839),
- L'éveil de Napoléon à l'Immortalité (Musée d'Orsay, Paris, 1844),
- Jeanne d'Arc (Musée du Louvre, Paris, 1846),
- Monument de Gaspard Monge (Beaune, Côte d’Or, Salon de 1848),
- Le Maréchal Ney (Place Ernest Denis, Paris, 1853),
- Hébé et l'aigle de Jupiter (Musée des Beaux-Arts de Dijon, 1851),
- Le maréchal Ney, prince de la Moskowa (Avenue de l'Observatoire, Paris, 1853),
- Poussin (Aile Mollien, Palais du Louvre, Paris, 1855),
- Calvaire (bronze, autel de St Vincent de Paul, Paris, 1855).