Jules Desbois naît en 1851 à Parçay-les-Pins (France, Maine et Loire) de parents aubergistes. Dès son jeune âge, il montre d'évidentes capacités pour le dessin. A quatorze ans, il entre en apprentissage dans l'atelier de l'abbé Brisacier qui est sculpteur et architecte. Au bout de quelques mois, il quitte l'atelier pour celui d'Henri Bouriché (1826-1906), à Angers Il y apprend le travail de sculpteur, les règles de la taille, les matériaux…
Vers 1867, Jules Desbois entre à l'école des Beaux-arts d'Angers où il découvre un nouveau monde. Deux ans plus tard, le Conseil Général lui alloue une bourse pour entrer aux Beaux-arts de Paris dans l'atelier de Pierre-Jules Cavelier. Il expose au Salon "Othryades".
En 1878, il rencontre Auguste Rodin dont il devient l'ami. En 1879, Jules Desbois décide de partir pour l'Amérique où il travaille dans l'atelier de J.G. Adams Ward pendant 2 ans avant de revenir en France. Faute de commande, il arrête de sculpter.
En 1884, Rodin qui a besoin d'aides pour ses ateliers emploie Jules Desbois dans son atelier et le familiarise à une autre vision de la sculpture. En parallèle, Desbois recommence à sculpter pour son propre compte et réalise à cette époque "Acis changé en fleuve, Satyre et Nymphe, La Mort et Le Bûcheron" et "la Misère".
Les années 1886-1896 sont celles de la maturité dans son art. Desbois reçoit quelques commandes, mais elles sont trop peu nombreuses. La ville de Calais lui commande "La Pêche" et "La Dentelle". Il réalise "Le Printemps", "Léda et le Cygne", quelques bustes dont celui de Rodin, des monuments : "monument à Nancy Fleury", "monument à Puvis de Chavannes"…
Il meurt en 1935 à l'âge de quatre vingt quatre ans et est incinéré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Jules Desbois n'a certainement pas la place qu'il mérite. Le mouvement nouveau de la sculpture du XXème siècle est en rupture totale avec celle du XIXème et Jules Desbois ne rejoint pas ce mouvement, ce qui l'écarte de toute célébrité, déclarant que "l'art (de ce nouveau siècle) ne se donne plus pour objet la joie du monde".
Quelques oeuvres :
- Satyre et Nymphe (1886),
- Celle qui fut la belle Heaulmière (1887),
- La Mort et Le Bûcheron (détruit, 1890),
- Le Baiser (grès émaillé, Musée d'Orsay, Paris, 1890),
- Léda et le Cygne (1891),
- Monument à Nancy Fleury (Cimetière de Montparnasse, Paris, 1892),
- Le Printemps (1893),
- La Misère (1894),
- Buste de Rodin (bronze, Musée Rodin, Paris, 1902),
- Rocher de Sisyphe (Musée de Parcay-les-Pins, 1908),
- Alda Moreno (Musée de Parcay-les-Pins, vers1910),
- L'Orgueil (Musée d'Orsay, Paris, 1912),
- La Pêche (Hôtel de Ville de Calais, 1913),
- La Dentelle (Hôtel de Ville de Calais, 1913),
- Le Rève (Petit Palais, Paris, 1914),
- Monument à Puvis de Chavannes (Square Paul Painlevé, Paris, 1924),
- La Mort Casquée (1924),
- Valmy (Haut-relief, Panthéon, Paris, 1929),
- Torse d'homme (bronze, Musée d'Orsay, Paris, 1934).