Biographie

Jules Dalou

Aimé Jules Dalou naît le 31 décembre 1838, à Paris, dans une famille d'ouvriers artisans gantiers protestants qui l'élèvent dans le respect de la laïcité et l'amour de la République, valeurs auxquelles il restera attaché toute sa vie.

Ses dons pour le dessin et le modelage le font remarquer par Jean Baptiste Carpeaux (1827-1875) qui le pousse à entrer en 1852 à l'Ecole spéciale de dessin et de mathématiques dite la "Petite Ecole", où il se lie d'amitié avec Auguste Rodin. En 1854, il est admis à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et se présente quatre fois, sans succès, au concours du Prix de Rome.

Pour gagner sa vie Jules Dalou travaille sur les grands chantiers parisiens ainsi que dans l'atelier d'un orfèvre. Il épouse Irma Vuillier qui sera un soutien et dont il a une fille, Georgette.

Jules Dalou présente au Salon de 1869 un marbre, "Daphnis et Chloé", qui sera acheté par l'Etat. C'est alors qu'éclate la guerre de 1870 et le destin de Dalou bascule. Il s'engage aux côtés des Fédérés et il est nommé curateur au Louvre par Gustave Courbet (1819-1877), élu à la tête de la Fédération des artistes de la Commune de Paris.

Après la répression sanglante perpétrée par les Versaillais et sa condamnation par contumace aux travaux forcés par le gouvernement Mac Mahon, Jules Dalou doit s'exiler à Londres où il exerce l'activité de professeur de modelage, acquérant une grande influence auprès des sculpteurs anglais. Grâce au peintre et graveur Alphonse Legros, il bénéficie de commandes et participe à de grandes expositions internationales.

Ce n'est qu'en 1879 que Jules Dalou, amnistié par Jules Grévy, revient à Paris avec sa famille où il poursuit une brillante carrière de sculpteur. Il participe au concours pour la réalisation de la statue de "La république", remporté par Léopold Morice (1846-1920). Cependant, en 1879, la municipalité de Paris lui commande la réalisation de son projet "Le Triomphe de la République" pour la place de la Nation. Jules Dalou y travaille pendant près de vingt ans jusqu'à l'inauguration en 1899 de la version en bronze.

Quelques oeuvres :
- Eve (marbre, Petit Palais, Paris, 1866),
- Daphnis et Chloé (1869),
- Le général Hoche (Panthéon, Paris, vers 1869),
- La Brodeuse (1870),
- Parisienne allaitant son enfant (Musée d’Orsay, Paris, 1874),
- La Liseuse (Musée du Petit Palais, Paris, vers 1875),
- La Fraternité ou l'Union des peuples (Salon de 1883),
- Le triomphe de Silène (bronze, Jardin du Luxembourg, Paris 1885),
- Monument à Auguste Blanqui (cimetière du Père-Lachaise, Paris, 1885),
- Henri Rochefort (buste, Musée d'Orsay, Paris, 1888),
- Monument funéraire de Victor Noir (cimetière du Père-Lachaise, Paris, 1890),
- Gustave Courbet (buste, 1890),
- Monument à Jean Leclaire (Square des Epinettes, Paris, 1896),
- Paysan (Musée d'Orsay, Paris, 1899),
- Monument de Eugène Delacroix (Jardin du Luxembourg, Paris, 1890),
- Charles Floquet (Musée d’Orsay, 1890),
- Monument à Jean Leclaire (Square des Epinettes, Paris, 1896),
- Le triomphe de la République (Place de la Nation, Paris, 1899),
- Monument à Jean-Charles Alphand (Avenue Foch, Paris, 1899),
- Grand paysan (plâtre patiné, Petit Palais, Paris, vers 1899),
- Lion conduit par un enfant (Pont Alexandre III, Paris, 1900),
- La Vérité et la Justice (plâtre patiné, Petit Palais, Paris, 1901),
- Monument de l'ingénieur Emile Levassor (square Alexandre-et-René-Parodi, Paris, 1907),
- Monument à Scheurer-Kestner (pierre, Jardin du Luxembourg, Paris, 1908).