Marie Bashkirtseff (Marija Konstantinovna Bashkirtseva) naît en Ukraine dans une famille de la petite noblesse de province où elle reçoit une éducation française. Elle passe son enfance avec sa mère, séparée de son père, dans la région de Kharkov. Après avoir effectué quelques séjours à Vienne, Baden et Genève, elle s'installe à Nice avec sa famille, à l'âge de 12 ans.
Marie Bashkirtseff se lance dans la littérature dès l'âge de 14 ans en commençant à rédiger son Journal qui contribuera grandement à sa célébrité. Il révèle une intelligence vive, une sensibilité exacerbée, un esprit précoce, narcissique et fécond à la recherche d'une gloire qu'elle sait certaine.
Assoiffée de connaissance, Marie Bashkirtseff étudie l'anglais, l'allemand, l'italien, le grec et le latin, se consacre à la musique et au chant, s'intéresse aux auteurs classiques et contemporains. Malgré les pressions de son entourage qui voudrait la voir mariée, elle veut vivre, aimer, être aimée et pouvoir se consacrer à l'art, sa passion.
Contrainte par la tuberculose d'arrêter le chant, Marie Bashkirtseff se tourne vers la peinture qu'elle étudie à l'Académie Julian, l'une des rares à accepter les femmes, où elle entre en 1877. Elle expose pour la première fois en 1880 et obtient son premier succès en 1883. L'œuvre de Marie Bashkirtseff, qui peint la rue et la misère urbaine dans un style naturaliste, est importante malgré sa mort précoce. Cependant beaucoup de ses toiles ont été détruites durant la Seconde Guerre mondiale.
Depuis 1879, Marie Bashkirtseff envisageait de faire de la sculpture, mais ce n'est qu'en 1882, deux ans avant sa mort, qu'elle se lance dans cet art où l'on peut mettre "cette étincelle, ce suprême mystère de quelque chose qui est en vous, qui est divin" (29 août 1882). Ses réalisations sont au nombre de cinq.
Extrait de son Journal au 3 juillet 1876 :
"Ce pauvre journal qui contient toutes ces aspirations vers la lumière, tous ces élans qui seraient estimés comme des élans d'un génie emprisonné, si la fin était couronnée par le succès, et qui seront regardés comme le délire vaniteux d'une créature banale, si je moisis éternellement ! Me marier et avoir des enfants ! Mais chaque blanchisseuse peut en faire autant. A moins de trouver un homme civilisé et éclairé ou faible et amoureux. Mais qu'est-ce que je veux ? Oh ! vous le savez bien. Je veux la gloire ! Ce n'est pas ce journal qui me la donnera. Ce journal ne sera publié qu'après ma mort, car j'y suis trop nue pour me montrer de mon vivant. D'ailleurs, il ne serait que le complément d'une vie illustre."
Quelques œuvres :
- Portrait de sa cousine Dina, future comtesse de Toulouse-Lautrec, (peinture, Musée d'Orsay, Paris, 1883),
- Un meeting (peinture, Musée d'Orsay, Paris, 1884),
- Portrait de jeune femme (pastel, Musée d'Orsay, Paris, 1884),
- L'Atelier des femmes (peinture),
- Douleur de Nausicaa (statuette en bronze, Musée d'Orsay, 1884).