Félicie de Fauveau, née à Florence, est la fille d'un riche banquier breton, mais après la ruine de celui-ci, elle s'installe en France avec sa famille. Femme de caractère, royaliste légitimiste, fidèle aux Bourbons, et revendiquant l'héritage glorieux des chevaliers croisés, elle s'oppose à Louis-Philippe, roi des français, après la révolution des "Trois Glorieuses".
Après s'être impliquée, au côté de la comtesse de la Rochejaquelein, dans l'insurrection royaliste de l'Ouest de la France en 1832 qui visait à renverser Louis-Philippe, Félicie de Fauveau effectue quelques mois de prison. Puis, récidivant, elle est recherchée par la police et doit s'enfuir à Bruxelles avant de se réfugier à Florence. Elle restera en Italie pratiquement jusqu'à sa mort. Son anticonformisme ainsi que la ruine de sa famille lui permettent de se libérer des convenances, de rester célibataire et d'opter pour la condition d'artiste.
Félicie de Fauveau, proche du peintre Ary Scheffer, est un sculpteur romantique trouvant son inspiration dans sa passion pour le Moyen-âge. Etant, avec Marie d'Orléans, l'une des pionnières des femmes sculpteurs, elle expose au Salon de 1827. Son "Monument à Dante", conçu avant 1830 et sculpté de 1830 à 1836, préfigure la "Porte de l'Enfer" d'Auguste Rodin.
Quelques œuvres :
- Christine de Suède refusant de faire grâce à son écuyer Monaldeschi (plâtre, musée de Louviers, 1827),
- Monument à Dante (1836),
- Monument au Baron Antoine-Jean Gros et à sa femme Augustine Dufresne (1837),
- Clémence Isaure instituant les jeux floraux (plâtre polychromé, musée des Augustins Toulouse, 1845),
- L'âme se détachant des sentiments terrestres (bénitier, musée de la Chartreuse, Douai, 1852),
- Buste funéraire d'enfant (Musée des Augustins, Toulouse),
- Dague (Musée du Louvre).