Jeanne Royannez, née à Paris, est fille du publiciste républicain Adolphe Royannez. Elle participe en 1871 à la Commune de Marseille, au cours de laquelle elle rencontre le journaliste socialiste Clovis Hugues (1851-1907) qu'elle épousera civilement six ans plus tard et dont elle aura deux filles, Marianne et Mireille.
L'année de son mariage, Jeanne Royannez-Huges est insultée par un journaliste bonapartiste, Désiré Mordant du journal L'aiglon des Bouches-du-Rhône. Son mari le provoque alors en duel et le tue. Il est acquitté en février 1878.
Accusée en 1882 par la comtesse d'Osmond-Lenormand d'avoir séduit son époux, Jeanne Royannez-Hugues est calomniée pendant deux ans par un détective, Jean Morin, sur ordre de la comtesse, afin de nuire à sa réputation et à la carrière politique de Clovis Hugues. Exaspérée, Jeanne Royannez-Hugues tire à trois reprises sur Jean Morin à l'intérieur du palais de justice de Paris et le blesse mortellement. Elle sera acquittée en janvier 1885. Cette histoire a inspiré une pièce de théâtre italienne en 1885 ainsi qu'un film de Gérard Oury, "Le crime ne paie pas", en 1962.
La carrière de sculpteur de Jeanne Royannez-Huges, élève de Laure Coutan-Montorgueil (1855-1914) débute l'année suivante avec les premières expositions dans les Salons. Elle réalise plusieurs bustes de son mari, Clovis Hugues ainsi que "La bataille des dames" qui relate la conduite des femmes qui sauvèrent la ville de Marseille assiégée par le Connétable de Bourbon en 1524.
Quelques oeuvres :
- La Comtesse de Die (buste, Die, Drôme, 1888),
- Monument à Clovis Hugues (Embrun, Hautes-Alpes, 1909),
- Clovis Hugues (buste, Jardin des Félibres, Sceaux),
- La bataille des dames,
- Monsieur Galineau,
- Un abandon,
- Laure de Noves (buste).