Antoine Marie Moine, dit Antonin Moine, né à Saint-Etienne, est le fils d'André Moine, marchand de rubans et de Marie Lardon. En 1817, il est admis à l'Ecole des Beaux-arts de Paris pour étudier la peinture. Il est l'élève d'Anne-Louis Girodet (1767-1824) et d'Antoine-Jean Gros (1771-1835).
Antonin Moine peint des paysages et des sujets mythologiques, mais il connaît la notoriété avec des sculptures romantiques qu'il expose au Salon de 1831. Par son retour au Moyen-Age ou à la Renaissance, s'opposant au style néo-classique, il s'inscrit dans le courant romantique. Théophile Gautier est le premier à reconnaître son talent : "Les hardies et heureuses modifications que Géricault et Delacroix ont apportées dans la peinture, Moine les a introduites dans la sculpture".
En 1837, il produit grâce à un contrat avec les Frères Susse, éditeurs de bronze d'art, des pièces de petites tailles destinées aux intérieurs bourgeois.
De 1835 à 1840, sous la direction de l'architecte Jacques Hittorff (1792-1867), Antonin Moine participe avec d'autres sculpteurs à la Fontaine des Mers et à la Fontaine des Fleuves, situées place de la Concorde à Paris et pour lesquelles il réalise plusieurs Néréides. Après une absence au Salon de Paris de 1837 à 1842, il y expose à nouveau en 1843 en présentant des portraits au pastel. Il réalise encore quelques commandes dont une sculpture en pied de Sully (1846) pour le Jardin du Luxembourg à Paris
Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1847. Vu comme un artiste romantique, incompris et désespéré, Antonin Moine se suicide le 18 mars 1849 à Paris d'une balle de pistolet dans la tête. Sa mort serait la conséquence, pour certains, de la misère et de l'absence de commande ou, pour d'autres, de tendances mélancoliques et suicidaires.
Quelques oeuvres sculptées :
- Les Lutins en voyage, dits aussi Combat de gnomes sur un cheval ailé (plâtre patiné, Musée du Louvre, Paris, 1831),
- Chute d'un cheval et de son cavalier (plâtre patiné, Musée des Beaux-arts, Tours, vers 1831),
- Le Sonneur d’oliphant (bronze, Musée d'art moderne et contemporain, Saint-Étienne, vers 1833),
- Marie Amélie de Bourbon Sicile, reine des Français (buste en marbre, Musée Carnavalet, Paris, 1833),
- Don Quichotte et Sancho (bronze, 34 et 32 cm, vers 1937),
- Femme au faucon (bronze, 42 cm, Château de Blois, vers 1840),
- La Princesse Marie en tenue de sculpteur (biscuit, Musée d'art moderne et contemporain, Saint-Étienne, vers 1840),
- Sully (bronze, Musée de la vie romantique, Paris, 1846),
- Sully (pierre, entrée du Palais du Luxembourg, Paris, 1846),
- Esméralda (bronze, 40 cm),
- Phoebus (bronze, 40 cm).