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Encyclopédie

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Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers


Article : Sculpteurs anciens - 1/5




Sculpteurs anciens

Sculpteurs anciens, (Sculpt. antiq.) comme les noms des Sculpteurs égyptiens n'ont pas passé jusqu'à nous, et que les Grecs ont effacé tous ceux de Rome, ce sont eux qui rempliront mon titre, et cependant je ne m'attacherai qu'aux plus célèbres. L'indication de leurs ouvrages est inséparable de l'histoire de la sculpture, et nous avons tâché de connaître cette histoire.



Agéladès, d'Argos, contemporain d'Onatas. On voyait de lui à Egyum, ville d'Achaïe, plusieurs statues de bronze, comme un Jupiter enfant, et un jeune Hercule qui n'a point de barbe. Tous les ans on nommait à ces divinités des prêtres qui gardaient leurs statues chez eux : c'était le plus bel enfant du pays qui était prêtre de Jupiter, et quand il avait atteint l'âge de puberté, on lui donnait un successeur.


Agésandre, de Rhodes, travailla au fameux groupe de Laocoon, de ses deux enfants, et des serpents, conjointement avec Posidore, et Athénodore le rhodien. Ce superbe morceau de sculpture fait d'une seule pièce, était dans le palais Farnèse, et fut trouvé à Rome, sous les ruines du palais Vespasien, sur la fin du seizième siècle. Mais Virgile, Enéide, liv. II. v. 40. et suiv. a peut-être égalé en poésie l'ouvrage des sculpteurs dont nous venons parlé, par sa description de l'histoire de Laocoon. Voyez donc Laocoon, groupe de sculpture antique.


Agoracrite, élève de Phidias, il avait fait deux admirables statues, une Minerve et un Jupiter de bronze, qui ornaient à Coronée le temple de Minerve Itonia, ainsi appelée du nom d'Itonus, fils d'Amphixion, il concourut avec Alcamène pour la statue de Vénus. Alcamène l'emporta, non par le mérite de son ouvrage, dit Pline, mais par le suffrage des citoyens qui ne voulurent pas lui préférer un étranger. Agoracrite irrité de cette injustice, ne consentit à leur vendre sa statue, qu'à condition qu'elle ne fût point placée dans Athènes; et il lui donna le nom de Némésis, la statue vengeresse. Tel est le récit de Pline, auquel il faut ajouter la réflexion judicieuse de M. de Caylus.

C'était, dit-il, une faible vengeance de l'injustice que les Athéniens lui avaient faite, et selon la nature de ce sentiment, elle retournait contre celui qui s'y livrait; car cette statue fut placée dans un bourg de l'Attique, nommé Rhamnunte, où certainement elle n'eut pas le nombre d'admirateurs qu'elle méritait. Mais l'auteur était vengé, car le peuple Athénien, grand amateur des beaux ouvrages de l'art, ne pouvait en jouir, et certainement il y fut plus d'une fois sensible. M. Varron préfère ce morceau à tous ceux qu'il a vus.


Alcamène, athénien, disciple de Phidias, et l'objet de ses amours, florissait en la 83e olympiade, selon Pline, il avait fait une statue de Junon, qu'on mit dans son temple à Athènes. La statue de la Vénus aux jardins était encore un ouvrage de ce maître, et des plus beaux qu'il y eût à Athènes. Lucien dans le dialogue qui a pour titre les portraits, et où il fait la peinture d'une beauté accomplie, emprunta de la Vénus d'Alcamène, la gorge, les bras et les mains : celle d'Agoracrite, autre disciple de Phidias, aurait peut-être pu lui plaire également, car quoique les Athéniens eussent décidé le prix en l'honneur d'Alcamène, tout le monde ne fut pas de cet avis.


Anthermus était natif de l'île de Scio, fils de Micciade, petit-fils de Malas, aussi sculpteur, et père de Bupalus d'Athènes, qui vivaient vers la 60e olympiade, environ 540 ans avant J. C. et dont nous parlerons dans la suite.


Apollonius et Tauriscus, tous deux rhodiens, firent conjointement cette antique si célèbre de Zéthes et d'Amphion, attachant Dircé à un taureau; tout est du même bloc de marbre jusqu'aux cordes. Ce bel ouvrage subsiste encore, et est célèbre sous le nom du taureau Farnèse. Voyez-en l'article.

On ne connaît point le père d'Apollonius et de Tauriscus; quelques-uns ont cru qu'ils étaient fils de Ménécrate; mais, dit Pline, il est plus vraisemblable qu'élèves de celui-ci, et fils d'Artémidore, ils donnaient au premier par reconnaissance le nom de père; c'était du moins un usage fort ordinaire chez les anciens.


Arcésilaüs devait être un grand maître, puisque ses modèles se vendaient plus cher aux artistes même que les ouvrages terminés des autres. Nos connaisseurs donneraient aussi, et même de certaines statues antiques de marbre grandes comme nature, pour un petit modèle de la main de quelque grand artiste moderne, comme d'un Michel-Ange, d'un Bouchardon, etc.

Arcésilaüs exécuta en terre la statue de Vénus Genitrix; mais César impatient de la voir placée dans son forum, ne lui donna pas le temps de la terminer. L'empressement de ce dictateur est rapporté par Dion, l. XLIII, et par conséquent l'on ne doit pas révoquer en doute, qu'il se soit contenté d'un ouvrage de terre cuite pour une figure qui flattait tant sa vanité.

Lucullus à qui Arcésilaüs était fort attaché, familiaris, le chargea de faire une statue de la Félicité, et convint de lui en donner soixante mille sesterces, c'est-à-dire, près de douze mille livres de notre monnaie; mais la mort de l'artiste, et de celui qui l'employait, leur envia l'honneur d'un tel ouvrage, "cui mors utriusque inviderit", dit Pline. Le modèle en plâtre d'une coupe qu'Octavius, chevalier romain, fit faire à ce même Arcésilaüs, lui coûta un talent, quatre mille sept cens livres. Ces prix que nous rapportons exprès peuvent servir à fixer l'idée que les Romains avoient alors de la sculpture, et des ouvrages des grands sculpteurs.


Aristoclès. Pausanias compte trois sculpteurs de ce nom. Le premier et le plus ancien était Aristoclès de Cydon; on ne sait point précisément dans quel siècle il fleurissait. On voyait à Olympie un groupe de sa main composé de deux figures représentant le combat d'Hercule contre une amazone à cheval. Ce groupe avait été dédié par un Evagoras de la ville de Zancle en Sicile, avant que cette ville eût le nom de Messene.

Le second Aristoclès était fils de Claeotas. Il acquit beaucoup de gloire par deux statues, l'une de Ganymede enlevé par les dieux, et l'autre de Jupiter, qui donne deux magnifiques chevaux à Tros, père du jeune prince. Ces deux statues furent placées vis-à-vis le temple de Pélops.

Le troisième Aristoclès était frère de Canachus, dont je parlerai, et ne lui cédait guère en mérite. Il fleurissait pendant la guerre de Péloponnèse.


Bathyclès était de Magnésie. Son âge est si peu connu, que Junius, dans son histoire des sculpteurs, a pris le parti de n'en point parler; il ne sera pourtant pas impossible de le découvrir. Pausanias, qui marque ordinairement le temps des sculpteurs anciens dont il décrit les ouvrages, ne parle point de celui de Bathyclès, et dit au contraire, qu'il ne s'arrêtera pas à nommer le maître sous lequel il avait appris son art, ni le prince sous lequel il fleurissait; ce qui suppose que de son temps, l'un et l'autre fait n'étaient ignorés de personne. Nous ne sommes plus aujourd'hui dans le même cas.

Diogène de Laërce, et 4 autres anciens écrivains, placent le sculpteur Bathyclès vers le temps de Crésus, de Solon, de Thalès, et des autres sages ou philosophes de la Grec. Crésus monta sur le trône de Lydie vers la 54e olympiade, l'an 559 avant J. C. et ce fut quelques années après, que les Lacédémoniens pensèrent à réparer le temple d'Amyclée, et à y faire ajouter les ornements décrits par Pausanias. On voit donc par là bien clairement le temps où fleurissait le sculpteur Bathyclès.

C'est un artiste bien célèbre dans l'antiquité; on vantait extrêmement certaines coupes dont il était l'inventeur, et selon plusieurs anciens écrivains, ce n'était pas un trépied, mais une coupe de la main de ce sculpteur, que les sept sages de la Grèce consacrèrent à Apollon, après se l'être renvoyé les uns aux autres. Quoi qu'il en soit, le trône de ce dieu à Amyclée immortalisa Bathyclès. Voici la description qu'en fait Pausanias. Elle est d'autant plus curieuse, que l'ouvrage représentait presque la fable entière.

Non seulement, dit-il, le trône d'Amyclée est de la main de Bathyclès, mais tout l'ouvrage, et les accompagnements ainsi que la statue de Diane Leucophryné. Les grâces et les heures, au nombre de deux, les unes et les autres soutiennent ce trône par devant et par derrière. Sur la gauche Bathyclès a représenté Echidne avec Typhon, et sur la droite des Tritons.

Dans un endroit, Jupiter et Neptune enlèvent Taïgete, fille d'Atlas, et Alcyone sa soeur; Atlas y tient aussi sa place. Dans un autre vous voyez le combat d'Hercule avec Cycnus, et le combat des Centaures chez Pholus, ici c'est Thésée qui combat le Minotaure, mais pourquoi traîne-t-il le Minotaure enchaîné et encore vivant ? C'est ce que je ne sais pas, ajoute Pausanias. Là, continue-t-il, c'est une danse de Phéaciens et de Démodocus qui chante.

Ces bas-reliefs vous présentent une infinité d'objets tout à la fois. Persée coupe la tête à Méduse; Hercule terrasse le géant Thurius, Tyndare combat contre Eurytus ; Castor et Pollux enlèvent les filles de Leucippe; Bacchus tout jeune est porté au ciel par Mercure; Minerve introduit Hercule dans l'assemblée des dieux, il y est reçu, et prend possession du séjour des bienheureux.

Pelée met son fils Achille entre les mains de Chiron, qui en effet l'éleva et fut, dit-on, son précepteur; Céphale est enlevé par l'Aurore à cause de sa beauté; les dieux honorent de leur présence et de leurs bienfaits les noces d'Harmonie. Achille combat contre Memnon; Hercule châtie Diomède, roi de Thrace, et tue de sa main Nessus auprès du fleuve Enénus. Mercure amène les trois déesses pour être jugées par le fils de Priam; Adraste et Tydée terminent la querelle d'Amphiaraüs avec Lycurgue, fils de Pronax. Junon arrête ses regards sur Io, fille d'Inachus, déjà métamorphosée en vache; Minerve échappe à Vulcain qui la poursuit; Hercule combat l'hydre de la manière dont on le raconte, et dans un autre endroit il traîne après lui le chien du dieu des enfers.

Anaxias et Mnasinoüs paraissent montés sur de superbes coursiers, Mégapenthe et Nicostrate, tous deux fils de Ménélas, sont sur le même cheval; Bellérophon abat à ses pieds le monstre de Lycie; Hercule chasse devant lui les boeufs de Géryon. Sur le rebord d'en haut, on voit les fils de Tyndare à cheval, l'un d'un côté, l'autre de l'autre; au-dessous ce sont des sphinx, et au-dessus des bêtes féroces; un léopard vient attaquer Castor, et une lionne veut se jeter sur Pollux. Tout au haut, Bathycles a représenté une troupe de magnésiens qui dansent et se réjouissent; ce sont ceux qui lui avoient aidé à faire ce superbe trône.

Le dedans n'est pas moins travaillé ni diversifié; du côté droit où sont les Tritons, le sanglier de Calydon est poursuivi par des chasseurs; Hercule tue les fils d'Actor; Calaïs et Zétès défendent Phinée contre les Harpies; Apollon et Diane percent Tityus de leurs flèches; Thésée et Pirithoüs enlèvent Hélène; Hercule étrangle un lion; le même Hercule mesure ses forces contre le centaure Oréüs; Thésée combat le Minotaure. Au côté gauche, c'est encore Hercule qui lutte avec l'Achéloüs; là vous voyez aussi ce que la fable nous apprend de Junon, qu'elle fut enchaînée par Vulcain; plus loin c'est Acaste qui célèbre des jeux funèbres en l'honneur de son père; ensuite vous trouverez tout ce qu'Homère dans l'Odyssée raconte de Ménélas et de Protée l'égyptien. Dans un autre endroit Admette atèle à son char un sanglier et un lion; dans un autre enfin, ce sont les Troyens qui font des funérailles à Hector, etc.

Voilà sans doute le sujet le plus vaste que la sculpture ait jamais traité. L'imagination ne se prête point à un si prodigieux travail, et comprend encore moins comment tant d'objets différents représentés en petit, étaient si distincts et si nets, qu'à lire la description qu'en fait Pausanias, on croirait qu'il parcourt des yeux une galerie de tableaux grands comme nature.


Bupalus et Athénis, natifs de l'île de Chio, tous deux frères et fameux sculpteurs, ayant un jour aperçu le poète Hipponax, furent frappés de sa figure; elle leur parut toute propre à servir de modèle d'un grotesque divertissant. Ils en firent des statues où ils aidèrent la nature de leur mieux, c'est-à-dire, lui donnèrent un air le plus ridicule qu'il leur fut possible. Hypponax florissait vers la 60 olympiade, et sa laideur fut par accident la principale cause de son immortalité. Mais il n'est pas vrai, selon Pline, que ce poète indigné composa contre les deux frères sculpteurs des vers si piquants, qu'il les réduisit à se pendre de désespoir. Ce fait, dit l'historien, est avancé faussement, puisque depuis ce temps-là, ils firent quantité de statues avec cette inscription, que l'île de Chio était également recommandable par ses vignobles et par les ouvrages des fils d'Anthernus. Il ajoute qu'ils firent une Diane si singulièrement taillée, que son aspect paraissait mélancolique à ceux qui entraient dans le temple, et fort gai à ceux qui en sortaient. Pline ajoute : on conserve dans Rome plusieurs ouvrages de ces mêmes artistes : on en voit dans le temple d'Apollon, sur le mont Palatin, et dans les bâtiments publics qu'Auguste a élevés.


Bysès de Naxie est célèbre pour avoir trouvé l'art de tailler le marbre en forme de tuile; la couverture du temple de Cérès à Eleusis était d'un beau marbre du mont Pentelique, taillé de la main de ce maître en forme de tuile. On disait du temps de Pausanias, qu'il y avait à Naxie plusieurs statues qui portaient que cette invention, était due à Bysès. On prétend qu'il florissait dans le temps qu'Halyate était roi de Lydie, et qu'Astyage, fils de Cyaxare régnait sur les Mèdes, c'est-à-dire, six cens trente ans avant l'ère chrétienne.


Calamis était graveur et statuaire. Il avait fait pour un temple d'Athènes une belle statue d'Apollon libérateur. Ses ouvrages ont été fort estimés, cependant ils étaient au-dessous de ceux de Myron, dont nous parlerons.


Calliclès, statuaire de Mégare. Il fit la statue de Diagoras, qui avait remporté la palme au combat du Ceste; ouvrage qui lui attira l'admiration publique. Voyez Pausanias, l. VI.



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