Marguerite Gagneur naît à Bréry dans le Jura, d'un père militant et député fouriériste et d'une mère écrivain. Elle est l'élève d'Antonin Mercié (1845-1916) et bénéficie également des conseils d'Auguste Seysses (1862-1946). Ses premières statues représentent la République, en buste ou en médaillon.
En 1887, après un divorce, Marguerite Gagneur épouse en secondes noces le docteur Jean Fréchout, médecin à Salins-les-Bains (Jura), puis, à partir de 1900, vit avec sa mère à Paris où elle installe son atelier. Elle devient l'amie de son voisin, le peintre tchèque Alfons Mucha (1860-1939), avec lequel elle va partager la philosophie du spiritisme.
Elle prend comme nom d'artiste Marguerite Syamour, contraction de Syam, village du Jura, et du mot Amour. Elle expose au Salon des Artistes Français entre 1885 et 1912 ainsi qu'à l'Exposition Universelle de 1900.
Ses œuvres, au modelé sensuel, d'où ressorte une émotion toute féminine, peuvent être classées dans le réalisme et le symbolisme. La plupart d'entre elles se trouve dans le Jura (Saint-Claude, Poligny, Salins-les-Bains, Saint-Lothain)
Subissant l'influence de Charles Fourier (1772-1837), Marguerite Syamour est une artiste engagée qui défend les principes républicains, les droits de l'Homme, la laïcité, le féminisme et le pacifisme.
Quelques œuvres :
- La République (buste, Chatelneuf, Jura, 1884),
- La République (médaillon en plâtre, Mairie de Brery, Jura, 1885),
- La France nouvelle (plâtre, Salon de 1886),
- Voltaire (Saint-Claude, 1887, détruite en 1942),
- Clarisse Coignet (buste en marbre, Musée des Beaux-arts, Besançon, 1888),
- Le vigneron, (bronze, Poligny, Jura, 1890),
- Diane (plâtre, Musé de Sault, Vaucluse, 1891),
- Musique d’amour (haut relief en plâtre, Musée des Beaux-arts, Besançon, 1894),
- Méditation (marbre, Musée des Beaux-arts, Besançon, 1896),
- Sapho endormie (plâtre, Lons-le-Saunier, Jura, exemplaire en marbre au Musée des Beaux-arts de Cambrai, 1897),
- Victor Considerant (buste, Salins-les-Bains, Jura, 1901),
- Victor Schoelcher (buste en plâtre, Musée Bartholdi, Colmar, 1904),
- L’aurore ou le matin (marbre, Ministère de la Justice, Paris, 1904).